Le journal l’Équipe a soulevé ce week-end une partie du voile sur la colère des équipes corporate du PSG. Pour une fois, les joueurs au maillot bleu et rouge ne sont pas les seuls à faire l’actualité.
Dans les bureaux du siège de Boulogne-Billancourt du club parisien mais aussi dans les centres d’entraînement et de formation, la situation est tendue, et ce n’est pas la première fois. Elle a même été à deux doigts du carton rouge pour la Direction et son président Nasser Al-Khelaïfi.
Le quotidien sportif relate le malaise des salariés qui s’est aggravé ces derniers jours lorsque Philippe Boindrieux, le directeur général adjoint, a annoncé aux représentants du personnel, lors d’un comité d’entreprise, qu’il n’y aurait pas de primes cette année. La raison ? Les 22M€ d’indemnités versés à l’ancien entraîneur, Laurent Blanc, et à deux de ses adjoints débarqués au début de l’été. Une histoire de vases communicants financiers ! La fronde a même failli toucher directement le président qatarien lors du séminaire de rentrée organisé à Disneyland. Les salariés avaient prévu de quitter le « terrain », ou plutôt la salle de conférence, lors de l’arrivée d’Al-Khelaïfi et de sa prise de parole. Fort heureusement, pour ce dernier, un rendez-vous devait le retenir à Doha. Ce sera, peut-être, partie remise ! Ajouter à cela, un rétropédalage de Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué, durant cette même réunion indiquant en substance que « rien n’était encore acté […] mais que les primes n’étaient pas un dû ».
Leçon de communication interne pour une entreprise finalement pas si différente des autres :
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Dans son entreprise, le Président doit être le 1er communiquant.
PSG : un Président absent, et pas seulement lors du rendez-vous de rentrée. Selon les témoignages, Nasser Al-Khelaïfi accorderait toute son attention à une seule partie de ses salariés en l’occurrence les Matuidi, Cavani et autres Verrati. Il serait peu intéressé par le reste des employés qui affirment : « on ne le voit presque jamais ». Généralement, c’est l’un des reproches que formulent les salariés français au sujet de leur patron. Ils disent ne l’entendre que très rarement. 31% expliquent même ne pas connaître le son de sa voix (étude Meaning – Harris Interactive) !
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La construction d’une relation est au cœur de la communication interne.
PSG : la relation entre la direction et les salariés semblent être à géométrie variable. Malheur aux petits salaires. Tapis rouge pour les gros comptes en banque. Effet déplorable, semble-t-il, sur le corps social de l’entreprise. Le « mépris social » – volontaire ou pas – ou pour le moins l’indifférence est un frein à la motivation et à l’adhésion au projet collectif. Comment fédérer une équipe dans les bureaux et sur le terrain sans porter une considération identique à tous ses membres ?
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La cohérence des messages, partagés en interne, garantit un impact positif.
PSG : « étonnement », les salariés se parlent autour de la machine à café ou ailleurs. Ils recoupent les informations et identifient très vite les incohérences, surtout lorsqu’elles sont criantes, entre les dirigeants du club. La stratégie de communication en interne est un métier. L’alignement des messages, un travail collectif et rigoureux. Leur pertinence, un talent et une lucidité. La communication, et particulièrement la communication interne, est un humanisme, elle ne s’improvise pas et nécessite une bonne dose d’empathie.
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En communication interne, l’écoute attentive des salariés est incontournable.
PSG : les employés déplorent une absence de reconnaissance et de considération ainsi qu’une charge de travail excessive : « On est pressé comme des citrons sans jamais être remerciés ou félicités» rapporte l’Équipe. Ecouter, c’est respecter… surtout si l’on entend ! Comment s’inscrire dans un processus de communication si, dans l’entreprise, l’émetteur et le récepteur n’inversent pas parfois les rôles pour échanger, dialoguer, négocier, confronter… et avancer ensemble ?
Le PSG et ses dirigeants, Président compris, gagneraient certainement à siffler la mi-temps, à revoir leur stratégie de « jeu », et ici pas question de 4-4-2 ou de 5-3-2 (les puristes comprendront !), et passer plus de temps sur le « terrain » au contact de leurs collaborateurs. Ils éviteraient que le linge sale ne se lave dans les colonnes des journaux devenues la seule tribune, pour les équipes internes, pour se faire entendre.
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